Insoumission (1914)

Ddm 202103

 

  • Le document du mois de mars est une liste déclarant certains soldats comme insoumis de guerre dans le canton de Domart, durant la Première Guerre Mondiale. Cette pièce est issue du fonds d’archives communales déposées de la commune de Vauchelles-lès-Domart.

 

  • Elle indique l’identité civile et militaire de jeunes hommes qui n’ont pas répondu à leur ordre de mobilisation, pour les années 1914-1915. On pourra relever la date précise de leur déclaration d’insoumission.

 

  • Cette liste, émanant de la Préfecture de la Somme, est sans doute diffusée dans l’ensemble des communes du canton désigné.


 

  • L’insoumission est une forme de désertion pendant la Grande Guerre, elle même définie par le fait de ne pas rejoindre, pour les appelés, leur corps d’incorporation plus deux de jours après la date fixée lors de la conscription ou plus de cinq jours après la fin d’une période de permission.

 

  • L’insoumission correspond davantage à un refus de la mobilisation, aussi appelé « L’Ordre de Route ». C’est un état militaire qui se présente en tant qu’opposant à la soumission, à l’assujettissement d’un être face à l’autorité dont il dépend, soit au service militaire. C’est une contestation des articles 122 à 131 du Code du service national français.

 

  • Dans la réalité, l’insoumission dans les corps d'armée français est peu renseignée. C’est un phénomène assez marginal et rural : on constate qu’en août 1914, les déserteurs français représentent 1.5% des mobilisés. Cette donnée évoluera à la hausse après les mutineries de 1917.
  • L’insoumission est régie par l’application de l’article 83 de la loi du 21 Mars 1905.
  • Le Code de Justice Militaire définit, particulièrement par les articles 231 et 232, les différentes peines encourues par ces rebelles : les travaux forcés, l’emprisonnement, le passage devant le Conseil de Guerre ou encore la privation de leurs droits civiques. Ces sanctions peuvent s’étendre jusqu’à cinq années pour certaines. Les peines de mort ont une valeur d’exemple.
  • Le 5 août 1914, la législation accorde l’amnistie aux insoumis et aux déserteurs qui se présentent de manière spontanée à l’autorité militaire, afin d’être affectés dans l’armée active.
  • D’un point de vue général, les insoumis s’inscrivent au sein du mouvement antimilitariste. Mais le fait d'être insoumis ne les inclue pas nécessairement dans un groupe structuré. Leur insoumission peut-être la résultante de leur choix individuel et distancié de toute forme d'organisation.