Instituteur et résistant - Aimé Merchez, un patriote républicain (1945)

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  • Le document du mois de janvier honore M. Aimé Merchez, grande figure de la résistance picarde durant la Deuxième Guerre mondiale.

 

  • Les pièces qui sont ici présentées sont toutes issues du fonds 5AP, le fonds Aimé Merchez, dont la famille a fait don au Service intercommunal d'Archives. L'intégralité des pièces sont consultables auprès du Service intercommunal d'Archives dans l'espace de consultation prévu à cet effet.

 

  • Entré dans la résistance à 23 ans en 1941 comme Franc-Ttireur et Partisan. Il sera assassiné le 19 avril 1945 à Altommash, en Allemagne, lors d'une des fameuses marches de la mort après avoir été dénoncé et arrêté dans le parc de la Hotoie à Amiens le 24 avril 1944.

 

  • Le magnifique portrait présenté ici, étourdissant de jeunesse et de sérénité, constraste avec l'horeur du destin tragique de celui qui deviendra rapidement le responsable départemental du Front National, l'organe de résistance créé par le Parti Communiste Française en mai 1941, chargé de rallier et de coordonner les mouvements qui lui sont affiliés.

 

  • Son oraison funèbre, prononcée par M. Jules Coupe, responsable du groupe de résistance d'Ailly-sur-Somme, le dépeint comme "une âme d'élite, supérieur dans la conception du devoir" et "doué de solides qualités morales et intellectuelles".

 

De la trempe des Grands, courageux et intègres, honnêtes et droits, refusant la défaite et son lot d'horreurs absurdes.

"Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute"

 

  • Le fonds 5AP est dépourvu de traces de l'action résistante d'Aimé Merchez ce qui pourrait sembler paradoxal mais qui s'avère d'une évidente logique. Aucune trace n'est laissée afin d'éviter d'être pris ou de donner la moindre information à l'occupant et aux collaborateurs. Il est en revanche rempli de lettres écrites à sa famille pendant la campagne de France de mai-juin 1940, de documents liés à sa scolarité, à son enfance, puis, à l'ensemble des honneurs reçus post mortem. Un fonds des plus touchant, émouvant, distancié de la peur quotidienne et de l'adrénaline de l'action interdite.

 

  • Une pièce témoigne toutefois de la Résistance, c'est le fameux Chant des partisans, ici en version manuscrite.

 

  • Aimé Merchez est la personnification même des faits chantés : il distribue tracts et journaux clandestins venus de Paris ou de Londres et, géographiquement plus proche, du Vimeu où Picardie libre y est mprimée. Il aide les parachutistes à se cacher et assure leur retour en Angleterre. Il pose et fait poser des mines. Il établit de fausses cartes d'identité.

 

  • Il déjoue les trahisons des collaborateurs à de maintes reprises et trompe la Gestapo. Il va même jusqu'à cacher des hommes dans le grenier d'une gendarmerie avec la complicité d'un brigadier, devenu dès lors, résistant.

 

  • Son visage empreint d'une sincère bonté est resté insoupçonable pendant presque quatre années. Il est avant tout celui d'un instituteur dévoué à ses élèves.
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Le Hussard de la République

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  • Voici une carte postale présentant certainement la promotion d'Aimé Merchez à l'Ecole Normale d'Amiens. Vous pouvez le retrouver au dernier rang, deuxième en partant de la droite.
  • Arrivé à Ailly-sur-Somme le 1er octobre 1940, Aimé Merchez est décrit par ses élèves comme "sympathique, dôté d'un large sourire confiant et tendre".
  • "Il n'est pas rentré " titre Lucie Lemaire dans le N° 44 de Picardie Libre du 30 mai 1945 : 

"Il ne rentrera plus... [...] Il est entré si profondément [en nous] qu'il fait partie intégrante de notre foi en cet avenir qu'il voulut plus lumineux. Il est entré si profondèment qu'il devient notre volonté de lutte. Il est le rythme de notre action. Il est le Devoir. Ce devoir qui fait de l'être humain un Homme, une Conscience au dessus des passions, au dessus de l'Egoïsme"