Reconnaissance de la IIIe République (1870).

De l'Empire à la République

  • Le document du mois de septembre 2021 est un extrait du registre aux délibérations de la commune de Crouy-Saint-Pierre en date du 19 septembre 1870. Il est extrait du fonds déposé auprès du Service intercommunal d'Archives enregistré sous le numéro de dépôt CSP - SIA - 1.
  • Il s'agit d'une délibération votée par le Conseil municipal afin de proclamer la IIIe République par le Conseil municipal. Après la défaite de Sedan le 2 septembre 1870 et, conjointement, la déchéance de Napoléon III, le Second Empire fait donc place à la IIIe République, instaurée par une poignée de députés parisiens le 4 septembre 1870 et relayée par les préfectures en province dès le 16 septembre suivant.

 

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La République en armes

  • Si la défaite de Sedan sonne le glas du Second Empire, la guerre contre la Prusse se poursuit et met à rude épreuve le régime récemment installé, notamment du point de vue de sa légitimité et de sa capacité à mener une guerre.
  • C'est pour cette raison que le texte de la délibération impose de mentionner que "Le Conseil [...] a adhéré au nouveau gouvernement comme étant le seul indispensable pour sauver la patrie en danger". La Préfecture, en envoyant un modèle de délibération ainsi rédigé, se fait bien évidemment le relais du pouvoir central républicain qui cherche à normaliser l'exercice de son pouvoir sur tout le territoire.
  • A l'instabilité intérieur, se surajoute le conflit armé extérieur et les victoires prussiennes qui contraindront le gouvernement français à signer le 28 janvier un armistice avec la Prusse.
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"La République sera conservatrice ou ne sera pas."

  • Cette période instable, matrice de bouleversements des plus profonds et des plus dangereux, aurait pu mettre à bas la République dont la légitimité restait à construire. Face aux Républicains, les Monarchistes, Orléanistes ou Légitimistes, constituent des forces politiques puissantes. Les élections législatives de février 1871 donneront d'ailleurs à la Troisième République une Assemblée nationale composée dans une très large majorité de députés monarchistes.
  • Adolphe Tiers, Président de la République en fonction, Orléaniste convaincu, en vient à prononcer la phrase choisie pour le sous-titre ci-dessus devant l'Assemblée nationale en octobre 1872. Il a en effet admis l'idée que le régime naturel de la France ne peut plus, comme il l'avait espéré un temps, demeurer une monarchie. Toutefois, si la République devait exister, elle ne pourrait être que conservatrice du point de vue politique, civique et sociétale d'après lui.
  • Ainsi si la naissance de la République se fait à l'ombre, et sous la surveillance de ses plus farouches opposants, elle n'en demeure pas moins réelle et trouvera dans la décennie qui s'ouvre les moyens de son enracinement au sein de la population française avant de définitivement balayer l'idée d'une monarchie comme système politique de gouvernement.