05 - 1975 : Crouy diplômée

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  • Le document du mois de mai 2025 est un diplôme du secrétaire d’État aux anciens combattants, André Bord, décerné à la commune de Crouy lors de la célébration du 30ème anniversaire de la libération de la France en hommage et en reconnaissance des services rendus à la Patrie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ce document fait partie du dépôt identifié CSP-SIA-3/2 et préfiguré pour rejoindre l’article 4H10 du futur répertoire numérique détaillé.
  • Cette pièce conservée par le Service intercommunal des Archives a été choisie à l’occasion du 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et permet de rendre hommage à tous les soldats et civils morts dans la commune de Crouy.
  • Le document est composé de deux faces, l’une présente un haut relief présent sur l’arc de triomphe à Paris, intitulé le départ des volontaires en 1792 et sculpté entre 1833 et 1836, conjointement à la distinction honorifique décernée à la commune, signée par le secrétaire d’État aux Anciens Combattants. L’autre face est composée de trois médailles présentant des soldats en guerre ainsi qu’un extrait de l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.
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  • La commune de Crouy fut effectivement marquée par la Seconde Guerre mondiale à travers les évènements du 5 et 6 juin 1940 et ceux de la nuit du 16 au 17 avril 1943.En effet,  Gabriel Blin raconte son épisode personnel dans le combat nommé par les Allemands, « La bataille de France », de juin 1940. L’offensive allemande se déclenche le 10 mai 1940 et Gabriel Blin arrive avec son peloton le 30 mai dans un bois situé le long de la route d’Hangest à Picquigny afin de passer la nuit et de se rendre le lendemain à l’abbaye du Gard, en ruine, entre Crouy et Saint-Pierre-à-Gouy avec pour mission de surveiller les mouvements de l’ennemi et défendre sa position.

 

  • Le 4 juin, ils doivent être relevés par le 44ème régiment de tirailleurs sénégalais. Malheureusement, l’attaque allemande est déclenchée prématurément le 5 juin à 3h30 alors que la relève n’était pas totalement achevée. Les points d’appui des compagnies des Tirailleurs résistent jusqu’en milieu de journée mais leurs pertes sont trop lourdes et ne disposant plus d’assez de munitions, les derniers survivant se rendent à l’ennemi.
  • Une stèle commémorative à été inaugurée le 11 septembre 2021 par la commune de Crouy-Saint-Pierre en hommage aux combattants du 44ème Régiment d’Infanterie Coloniale morts à Crouy lors des combats des 5 et 6 juin 1940. Ce régiment comprenait des jeunes soldats venus du Sénégal, du Congo, du Gabon, de Guinée, de Côte d’Ivoire et du Mali.
  • La nuit du 16 au 17 avil 1943, fut également une nuit de cauchemar pour la Commune. Jacques Vast, l’un des protagonistes et le dernier vivant ayant participé de manière involontaire à la Seconde Guerre mondiale, livre un témoignage de cet épisode. Des protagonistes avaient été désignés afin de monter la garde le long de la voie du chemin de fer de minuit à cinq heures du matin. Jacques Vast et un autre protagoniste du nom de Neuilly étaient chargés de surveiller le tronçon entre le passage de la rue du marais et celui de la rue de Magnez. Il furent surpris par le déraillement d’un train causé par un sabotage des rails par les résistants. Les protagonistes étaient allés jusqu’au lieu dit du Rouvroy afin de porter secours, mais furent capturés par des soldats allemands. Ils ont vu leurs collègues liés avec des cordes et des mouchoirs et furent menacés par un général allemand de prendre vingt otages à Crouy et et vingt autres à Hangest s’ils ne trouvaient pas les terroristes. Ce spectacle sanglant fût un moment de traumatisme pour les habitants de Crouy qui ont vu de nombreux blessés allongés et des morts emportés dans des camions, craignant aussi que les jeunes du village ne soient fusillés.